1- Stade, Sporting club

HISTOIRE DE NOTRE CLUB DE FOOT

1930 : création du sporting, un des plus anciens clubs du département. Il s’appelait à l’époque « l’Etoile sportive ». En 1930, une bande de mordus du foot, sous la houlette du percepteur de l’époque, Monsieur Jean CEBE, décide de former une équipe et de participer au championnat régional. Des noms bien de chez nous composaient l’équipe : STEMMELIN, PREVOT, MADRU, STEULLET, ROUECHE, SCHMIDT, MONNIER, etc… Il fallait aller jouer loin (et avec les vélos de l’époque) en Haute-Saône, à Delle, Beaucourt, mais quand on aime, on ne compte pas… les kilomètres. Après les matchs, on se lavait dans le ruisseau le plus proche.

Interrompues pendant la guerre, les activités du club reprirent sous le nom actuel. Le club fut présidé par Monsieur Pierre RONFORT (père).

1959 : Un souvenir impérissable celui-là pour ceux qui l’ont vécu, fut le jour où le Général de Gaulle, président de la République, en visite officielle dans la région, s’arrêta à Lachapelle en 1959. Il lui fut présenté l’équipe de football en tenue, celle qui faisait déjà parler d’elle. Le Général félicita et serra la main de chaque joueur. Un honneur rare pour un footballeur professionnel, et donc quasiment unique pour de petits amateurs !

Les années 60 furent fastes pour le sporting. L’équipe fanion composée de joueurs talentueux était crainte jusqu’en Haute-Saône et dans le pays de Montbéliard. Une ribambelle de supporters l’accompagnait à chaque déplacement.

C’est à cette époque (Monsieur René KOCHER assurait alors les destinés du club) que l’on forma des équipes de jeunes, avec la première équipe “Cadets”.

En 1980, le sporting fête son cinquantenaire. Ce fut l’occasion, pour quelques vieilles tiges, de se retrouver, balle aux pieds, sur le terrain.

En 1999 l’US Rougemont a fusionné avec l’Etoile sportive d’Etueffont et le club de Lachapelle. Le nouveau club a pris le nom de US Nord Territoire.

En Août 2002 le club est devenu « AS Nord Territoire ». Le club évolue sur trois stades : Etueffont, Rougemont le Château et Lachapelle sous Rougemont.

En 2022, pour ses 20 ans, l’ASNT compte 150 licenciés de 6 à 99 ans : 67 jeunes, 57 séniors, 11 éducateurs, 13 dirigeants,2 arbitres et 20 bénévoles. Le club a également créé une équipe féminine.

PIERRE JAMINET; ses relations avec les Chapelons

Notre stade est baptisé en l’honneur de celui qui est à l’origine de sa création. Pierre Jaminet a voulu que les jeunes de Lachapelle et des environs disposent d’un véritable terrain de sports.

Pierre Jaminet a habité à Lachapelle sous Rougemont, une vingtaine d’années, de 1923 au 27 janvier 1944, date de son arrestation par les Allemands.

Si le mariage de Pierre Jaminet et d’Anne-Marie Grisez eut lieu le 20 octobre 1917 en l’église de Lachapelle, ce n’est que six années plus tard que le couple s’installe au village. L’arrivée, en 1923, de Pierre Jaminet à Lachapelle répond, en quelque sorte, à un concours de circonstance.

Sa jeune épouse Anne-Marie ne se plaisait guère dans les Pyrénées orientales, où il dirigeait une usine de fabrication de talc et elle souhaitait se rapprocher de son village natal, si ce n’est y demeurer. Aussi l’occasion se présenta-t-elle lorsque Laure Grisez, veuve qui présidait aux destinées de la Brasserie familiale, proposa à son gendre Pierre Jaminet de diriger celle-ci en collaboration avec son fils Jean Grisez qui venait de terminer ses études de brasserie et de commerce. Dans l’esprit de Laure Grisez, il s’agissait très probablement, en recrutant Pierre Jaminet, d’insuffler un air nouveau à cette entreprise plus que centenaire et peut être d’épauler «son jeune fils qui n’était alors âgé que de 23 ans » (Pierre Jaminet en avait 36).

Le couple Jaminet fit l’acquisition de la maison de l’ancien notaire du village, le père Steiger, située au centre du village, laquelle fut «retapée» et modernisée.

Anne-Marie relate en ces termes l’arrivée de son époux au village: “Pierre Jaminet fut rapidement accepté et estimé des ouvriers et de la clientèle de Brasserie qui reconnaissait sa compétence et son courage au travail.”

Il fonda à Lachapelle une Société d’Anciens combattants. Il encourut les foudres du vieux curé du village, le curé-doyen Lhôte, lequel ne comprenait pas que l’on organise un bal le 11 novembre alors que Pierre Jaminet qui se souvenait de la joie et soulagement général qui avait été ressentis à l’Armistice de 1918 désirait qu’après la messe dite pour les défunts, l’on fête joyeusement cet anniversaire. Les liens demeurèrent toujours distendus entre le curé Lhôte et Pierre Jaminet qui, souvent n’arrivait à l’église qu’après la fin du sermon.

Par ailleurs, les rapports de celui-ci avec le maire radical-socialiste de Lachapelle, Monsieur Tacquard, furent franchement mauvais. Il faut dire que, dès son arrivée à Lachapelle, Pierre Jaminet lui avait fait part de son étonnement quant à la position du soldat surplombant le monument aux morts qui venait d’être édifié (le poilu a la particularité de porter l’arme à gauche, ce qui n’est pas réglementaire) …

En revanche, les rapports de Pierre Jaminet avec Monsieur Hanauer, élu maire en 1935, furent cordiaux. Pierre Jaminet fut alors pratiquement systématiquement consulté avant les réunions du Conseil Municipal dont il ne fit jamais partie.

C’est à la gestion des affaires cantonales et départementales que Pierre Jaminet s’attela surtout, en tant que Conseiller général du Canton de Fontaine, entre 1932 et 1937. Il fut d’ailleurs l’un des principaux soutiens politiques dans le Territoire de Belfort, d’André Tardieu, plusieurs fois Ministre et deux fois Président du Conseil (1 er Ministre) dans les années 30. C’est ainsi que Tardieu effectua, à titre privé, des visites au domicile de Pierre Jaminet.

A cette époque, les luttes politiques étaient particulièrement « chaudes » et Pierre Jaminet avait à faire à des adversaires coriaces. Mais, après des réunions publiques houleuses, il avait coutume de réunir tout le monde autour d’un bon bock de bière et les tensions s’apaisaient peu à peu.

En tout cas, Pierre Jaminet devint un homme populaire, peut être davantage dans les villages voisins qu’à Lachapelle même, si l’on s’en réfère par exemple aux résultats des élections cantonales de 1930, 1932 et 1937. La simplicité et un sens aigu des rapports humains n’y sont certainement pas étrangers.

«Etre un Jaminet» comme on pouvait l’entendre dans la contrée, était susceptible de favoriser l’obtention de secours ou de subventions.

En matière industrielle, les compétences de Pierre Jaminet s’exercèrent en tant que co-directeur de la brasserie de Lachapelle et comme Président du Conseil d’ Administration des Tuileries Clavey à Foussemagne, deux entreprises familiales. Avant la dernière guerre, la Brasserie connut une période de prospérité indiscutable.

Pierre Jaminet se mit même à envisager l’absorption pure et simple de la petite «Brasserie de Mulhouse» qui était alors exsangue (à ne pas confondre avec celle de Lutterbach). A la même époque, il entra également en pourparlers avec une Brasserie de Barcelone, en Espagne, afin d’envisager une prise de participations de la Brasserie de Lachapelle. Ces différents contacts ne débouchèrent sur aucun résultat pratique. Pierre Jaminet était-il utopiste ?

A cette époque, plusieurs bâtiments de la brasserie furent transformés, tels que la salle de brassage, ou crées, comme la cave N°9. En plein accord avec son beau-frère, Pierre Jaminet décida également de remplacer plusieurs dépositaires inefficaces ou incompétents, tels que ceux de Mulhouse et de Belfort.

Les résultats commerciaux furent au rendez-vous : c’est en 1938 que la production de bière a été la plus élevée: environ 40.000 hectolitres par an, niveau jamais dépassé par la suite. Certes si Pierre Jaminet avait plus particulièrement en charge la direction commerciale de la Brasserie, il n’en demeurait pas moins ingénieur et, à titre personnel, il s’intéressa à diverses recherches scientifiques.

C’est ainsi qu’il déposa un brevet d’invention relatif aux manomètres de précision pour fluides, dont un exemplaire se trouve aux Archives départementales.

Telles ont été relatées dans les grandes lignes, les relations entre Pierre Jaminet et les Chapelons.

Pour être plus complet, il conviendrait naturellement d’évoquer le début de la 2e guerre mondiale, les premiers contacts noués par Pierre Jaminet, dès 1941,avec les Résistants, tel que le Commandant Comte de Vézelois, ainsi que la formation du noyau de Résistance sur le secteur de Lachapelle. Infos à retrouver sur la page dédiée à la rue Pierre Jaminet, baptisée en son honneur.

Discours de M. Yves Grisez, à Lachapelle sous Rougemont, le dimanche 23 novembre 2003.