CETTE CARTE POSTALE ANCIENNE EST PARTICULIÈREMENT INTÉRESSANTE : ON Y VOIT LE TOIT DE LA PETITE CHAPELLE (EN BAS À DROITE) AVEC, EN FACE, LA LIGNE DE CHEMIN DE FER QUI RELIAIT LACHAPELLE À SENTHEIM ET L’HÔPITAL MILITAIRE.
L’hôpital militaire
Noté H.O.E sur la carte postale : HOE 1914 : hôpital d’évacuation ou hôpital origine d’étapes
L’appellation « hôpital origine d’étapes » est une formule d’état-major, tombée en désuétude, bien avant 1914, dans le langage courant des armées. Dans le règlement du Service de santé en campagne du 31 octobre 1892, comme dans celui du 26 avril 1910 qui le remplaça, il n’est nullement fait mention « d’hôpital origine d’étapes » mais d’hôpital d’évacuation. ».
En dépouillant l’ensemble des journaux de marche et opérations des hôpitaux d’évacuation je n’ai jamais relevé de mention « d’hôpital origine d’étapes » ; seulement celle « d’hôpital d’évacuation » parfois celle « d’HE » et plus rarement en 1914, l’abréviation « d’HoE » qui entrera dans le langage courant et imagé de la Grande Guerre…(Source : François OLIER Publié dans #les hôpitaux, #recherche archives documentation )
Des hôpitaux d’évacuation, chargés de trier les soldats blessés et de les répartir vers les hôpitaux de l’arrière apparaissent à Belfort. C’est le cas dans les locaux de l’usine Dollfus-Mieg. D’autres se créent dans les villages alentours comme à Morvillars, Petit-Croix, Lachapelle-sous-Rougemont et Giromagny. (Source : musée BELFORT)
Eléments tirés des archives du service de santé de la VIIe Armée :
7 mars 1917. A La Chapelle-sous-Rougemont, hôpital d’évacuation. Projet à proximité de la nouvelle gare qui se trouve à 1500 m. environ au Nord-Est de l’ambulance actuelle et de l’église de La Chapelle. Les voies sont terminées. Le terrain moins favorable que celui qui est à l’Ouest des voies paraît cependant assez déclive et assez élevé au-dessus du niveau de l’étang.
En juillet 1917, l’HôE de Lachapelle offrait 18 lits pour blessés graves, 39 lits pour malades graves, 46 lits pour petits malades et éclopés.
Eléments tirés des archives du service de santé de la VIIe Armée :
“Cet HôE a subi des dégâts très importants le 13 août et surtout le 26 août 1917, causés par un orage. La grêle a alors percé les toitures de carton bitumé et une bonne partie des vitres de la façade Ouest. Le 8 novembre 1917, cet HôE n’était pas encore achevé, alors que l’ambulance de Lachapelle fonctionnait dans les locaux de l’ancien collège, ce qui était le cas depuis 1915. (Voir dossier n°10 « petit séminaire »)
(Source : M. Éric Mansuy chroniqueur du service de santé militaire dans les Vosges en 1914-1918 et auteur de l’article publié dans le numéro « La Vôge », le bulletin de l’Association Histoire et Patrimoine Sous Vosgiens (AHPSV), intitulé : L’hôpital d’évacuation de Lachapelle-sous-Rougemont. (1917-1918) AHPSV, La Vôge, n°44-2016).
La ligne de chemin de fer
C’est par la loi du 23 novembre 1909, qu’est déclaré d’utilité public, l’établissement d’un réseau de chemin de fer d’intérêt local dans le Territoire de Belfort et le nord du département du Doubs, Composé de trois lignes principales à voie métrique et électrifiées en courant monophasé 6600 Volts / 25Hertz, le réseau totalise une longueur de 58 km.
–Ligne du nord : Belfort-Etueffont 16 km avec bifurcation au Errues vers Rougemont le Château 6 km et Lachapelle sous Rougemont 5 km. Mise en service le 15 mai 1913. Cette dernière section a été prolongée de 9 km jusqu’à Sentheim en tant que ligne militaire, en fonction de 1916 à 1920.C’est cette partie que l’on voit sur la carte postale.
Il s’agissait de relier à la région de Belfort la vallée de Masevaux isolée par le front entre Guewenheim et le pont d’Aspach. On prolongea donc la ligne de Belfort, sans passer par la gare, sur le côté gauche de la rue principale du village de Lachapelle. Au niveau de la petite chapelle la voie tournait à angle droit dans un chemin, tel qu’on peut le voir sur l’ancienne carte postale ci-dessus. Cette ligne, longue de 9 km environ, fut terminée en février 1916 en quelques mois, malgré la proximité du front. L’exploitation commença le 15 mars 1917, à la vapeur puis, la fumée des locomotives étant trop repérable par l’ennemi, la ligne fut électrifiée. En 1918 la ligne de Sentheim fut ouverte au trafic civil. Le trajet se faisait en une quarantaine de minutes, avec l’horaire suivant en 1920 :
LACHAPELLE | 7h45 | 12h25 | SENTHEIM | 6h22 | 11h42 | 16h22 | |
MORTZWILLER | 8h03 | 12h43 | MORTZWILLER | 6h42 | 12h02 | 16h42 | |
SENTHEIM | 8h20 | 13h | LACHAPELLE | 7h04 | 12h24 | 17h04 |
Mais le trafic était faible et la ligne fut déferrée en 1921.
(Article du petit journal « notre village de Lachapelle » n°36 du 01/1998 et informations du livre de Bernard PETIT : “Le tramway dans le Territoire de Belfort”)