On l’appelle parfois Route de Petitefontaine, ou encore allée des marronniers, dès lors qu’on a franchi le panneau de sortie du village. Mais de ce point, et jusqu’au carrefour avec la RD83, sa dénomination officielle est « Rue Pierre Jaminet ». C’est le Conseil Municipal de Lachapelle, qui en 1975, décida de perpétuer le souvenir de cette famille célèbre du village.
Pierre Jaminet est né le 18 février 1887 à Luxembourg. Son père, originaire de Thionville et engagé volontaire en 1870, en revint avec la médaille militaire et opta pour la nationalité française, comme dut le faire Pierre à l’âge de 17 ans.
Diplômé de l’Ecole Centrale des Arts et Manufactures de Paris, il effectue ensuite son service militaire à Verdun comme sous-lieutenant, avant de travailler comme ingénieur aux Etablissements Chefdebien à Perpignan (tuilerie, exploitation de talc).
Pendant la guerre de 1914-1918, il combat dans les rangs de l’armée d’Orient à Salonique. C’est à la brasserie de Lachapelle, où il est cantonné avec d’autres soldats ,qu’il fait la connaissance d’Anne-Marie Grisez qu’il épouse à Lachapelle le 20 octobre 1917. Il n’aura pas de descendance.
A partir de 1923, il devient codirecteur de la brasserie de Lachapelle (détenue par la famille Grisez) et contribuera à son développement jusqu’ à son arrestation. En 1932, il est élu Conseiller Général du Canton de Fontaine jusqu’en 1937. D’abord mobilisé en 1939, il participe ensuite durant l’occupation au passage de prisonniers évadés et réfractaires. Il forme des sections dans les villages voisins de Lachapelle et prévoit des terrains pour les parachutages.
Après la découverte du dépôt d’armes d’Angeot, il est arrêté à son domicile le 27 janvier 1944, puis incarcéré à Belfort avant d’être transféré d’abord à Fresnes, puis au Struthof, en Silésie et enfin à Dora où il décède le 28 février 1945, des suites de maladies et de violences.
Pierre Jaminet en compagnie de sa chienne Soloun qu’il a recueillie en Macédoine. |